Le Voyage en cargo

J’ai traversé l’océan Atlantique sur un porte-conteneurs

  • Jour 1 : Rotterdam
  • Jour 3 : Le Havre
  • Jour 13 : Phillipsburg
  • Jour 15 : Port Of Spain
  • Jour 18 : Degrad Des Cannes

Passager sur un porte-conteneurs : Voila le récit de la vie à bord d’un navire cargo lors d’une traversée de l’océan Atlantique.

J’ai essayé de raconter cette histoire avec beaucoup de détails, car j’ai compris que certaines personnes étaient vraiment intéressées par ce type de voyage.

Quelques mots avant de commencer :

Savoir jour après jour que le monde existe autour de vous et qu’en même temps vous en êtes à l’écart, que ce n’est ni bien ni mal et que cela va durer un peu, c’est l’occasion de ressentir le rythme du temps différemment.

Le monde extérieur nous impose tellement moins de contraintes, le temps nous appartient tellement plus.

2020

Organisation avant le départ

Juin 2019, j’étais à Athènes, en Grèce, quand je me suis décidé définitivement pour ce voyage.

Même si je ne me souviens pas vraiment comment je suis passé plus classiquement de l’avion, à cette façon de voyager.

Je crois que j’ai commencé à faire davantage de recherches pour ce projet au Portugal, quelques semaines plus tôt.

La compagnie maritime demande un certificat médical ; j’ai dû convaincre un médecin grec, qui ne savait rien de moi, d’attester de ma capacité à faire le voyage.

Il fallait aussi payer 25% du montant total pour réserver un billet.

Finalement, le départ était prévu fin Novembre avec la compagnie maritime CMA CGM sur la ligne Europe Brésil. (Vous trouverez un lien vers le site Web de l’entreprise plus loin.)

J’ai compris aussi que cela prendrait un certain temps pour traverser l’océan Atlantique, alors j’ai commencé à planifier un voyage dans le voyage.

De plus, en ce qui concerne ces formalités préalables, environ 45 jours avant le départ, vous êtes censés les contacter et fournir des documents supplémentaires :

  • Décharge de responsabilité
  • Un autre certificat médical plus récent (état neuropsychiatrique, capacités sensorielles …)
  • Visas si besoin : ce n’était pas mon cas car je suis un citoyen Européen et nous quittions Rotterdam aux Pays-Bas pour la Guyane Française en France
  • Et aussi finaliser le paiement (75%) ; vous trouverez plus de détails sur le coût de ce voyage dans cet article.

Montée à bord : premières impressions

Avant même de pouvoir se rendre sur le quai pour embarquer, il est obligatoire de se rendre au bureau de l’immigration à Rotterdam pour faire de la paperasse.

[Pour mémoire, il existe un service de Taxi Maritime qui vous permet de traverser la rivière pour rejoindre la zone d’embarquement de l’autre côté ; cela évite de retomber dans la circulation et c’est très pratique en plus d’être très agréable. ]

Première impression dans la voiture qui longe le navire sur le quai …

Je sens que l’aventure à bord va être énorme mais je pense aussi à la suite en Amérique du Sud, et je veux croire que cela sera au moins tout aussi énorme.

J’ai été surpris que personne ne m’ait vraiment aidé à monter à bord ; il y avait une longue échelle pour y arriver. En fait c’était prévu comme ça, et décrit de cette manière :

« Le passager doit pouvoir grimper seul sur la passerelle d’accès »

Je suis juste monté à bord comme tout le monde et c’était la meilleure introduction possible !

Exigence minimale : vérification du passeport.

Yeap … c’est ça, c’est prévu depuis longtemps, vraiment, et aujourd’hui c’est le départ.

Quelques règles

À ne pas oublier : la fonction première du bateau est le transport de marchandises

C’est un lieu de travail et vous n’êtes pas comme sur un bateau de croisière le centre de toutes les attentions ; le travail l’est.

Ce jour-là, tous les passagers n’étant pas arrivés, l’équipage a attendu le lendemain pour donner toutes les informations, bien qu’ils nous aient rapidement parlé de quelques règles importantes.

Principalement : vous ne sortez pas sur le pont supérieur si vous n’avez pas d’abord appelé le bureau et vérifié que vous en avez l’autorisation. Vous sortez, vous appelez ; vous revenez, vous appelez aussi. Et à l’extérieur vous devez toujours porter votre casque et votre veste haute visibilité (veste jaune).

Ma cabine

On m’a montré ma cabine, comme je le décris souvent quand j’imagine à quel point les gens sont curieux de ces détails : imaginez un hôtel standard, une chambre confortable, un grand lit, une salle de bain privée.

  • Climatisation
  • Nettoyage complet une fois par semaine + quelques services éventuels au quotidien
  • Frigo
  • Draps + serviettes fournis
  • Courant 220V

Et un bureau bien sûr… Très attendu …

Les autres passagers

J’avais hâte de rencontrer les autres passagers… J’ai rencontré ma première camarade un.e médecin retraitée néerlandaise, une femme charmante !

Il a fallu attendre le lendemain pour rencontrer la troisième passagère : un.e autre médecin néerlandaise, en fait les deux sont amies.

C’est comme ça quand on voyage seul, on ne peut s’attendre à rien et on espère juste trouver de bonnes personnes en cours de route. J’ai eu de la chance cette fois, mes camarades étaient adorables.

L’équipage

N’oubliez pas que c’est un lieu de travail, personne n’est vraiment là pour vous.

C’est convenu de cette manière, vous êtes les bienvenus à bord si vous respectez ce principe.

Ce que vous comprenez, c’est qu’il y a des moments quand c’est OK pour l’équipage de partager du temps ou de parler un peu avec vous. Et en fonction de leurs rôles sur le navire, vous en rencontrerez certains plus fréquemment.

Mais je dois dire, et je ne cherche pas à vendre quoi que ce soit, que tous les gars étaient sympas.

À bord, il y avait principalement des Philippins, des Français et des Roumains, à 95% parmi ces 3 nationalités, un peu moins de 30 travailleurs au total.