Le Voyage en cargo

Les escales

Elles ne durent jamais longtemps, encore une fois, c’est une question de travail. Et comme on dit, le temps c’est de l’argent. Si le navire reste plus dans le port, l’entreprise paie plus.

Pendant les escales, tout l’équipage est très occupé. Ils chargent, déchargent des conteneurs. Cela doit être rapide, de jour comme de nuit.

Les passagers peuvent généralement débarquer s’ils suivent une procédure stricte, à condition que le capitaine et l’agent portuaire le permettent. Vous devez attendre leur approbation, puis en fonction du temps dont vous disposez et de l’heure, vous pourrez profiter d’une courte visite de la ville où le navire a accosté.

Parce que je me suis embarqué à Rotterdam, la première escale était au Havre en France ; juste le temps de visiter le centre culturel Oscar Niemeyer. Conçu par le célèbre architecte Brésilien du même nom, l’endroit vaut le détour.

La deuxième escale était à Phillipsburg à Saint Martin, la partie Néerlandaise de l’île.

Cette nuit là, des membres d’équipage Philippins m’ont sympathiquement proposé de les accompagner dans une discothèque locale très animée. L’endroit est bien connu des marins.

Et comme ces gars passent parfois des mois à bord, ils ont plusieurs occasions de s’y rendre pendant la même période de travail. Cela signifie que le navire fait des boucles et parfois ils font 2 ou 3 boucles d’affilée.

Dernière escale à Port of Spain, Trinidad et Tobago. J’ai débarqué deux fois, tard le soir à l’arrivée et tôt le matin avant le départ. Ce qui est pratique c’est que le port est dans la ville, et vous pouvez simplement marcher pour trouver un endroit autour.

J’ai trouvé Church’s Chicken, ils avaient tout ce dont j’avais besoin : Wifi et smoothies frais.

Ne vous attendez pas à avoir beaucoup de temps. Personnellement par sécurité, je ne m’éloignais pas trop loin du port et je n’essayais pas de faire trop de choses.

Si vous aimez les véhicules, j’ai fait quelques photos.

Enfin, vous pouvez voir ci-dessous quelques vidéos combo pour avoir un aperçu de ce à quoi ressemblent ces endroits.

Le Havre

Saint Martin

Trinidad & Tobago

Kiffer l’océan

Je suppose que nous nous sentons tous spéciaux parfois face à l’océan.

Sans trop de commentaires, vous pouvez voir ci-dessous une sélection d’images (certaines filtrées) et une vidéo.

Arrivée

Au cours de la traversée, j’avais pris l’habitude d’assister aux manœuvres et j’appréciais cette partie technique de la navigation. Ce sont des moments plutôt intenses.

Observer l’approche de la Guyane et de Cayenne était loin d’être décevant, c’était génial, plein de promesses et je savais que c’était un tout nouveau continent qui s’offrait à moi.

Ce voyage dans le voyage touchait à sa fin.

Première leçon de la Guyane :

«Vraiment, vous pensiez trouver un bus, ou même un taxi? LOL »

Comme nous sommes arrivés tard, on m’a proposé de rester à bord une nuit de plus mais je voulais absolument débarquer, arriver…

… Parce que je pensais déjà à ce qui allait suivre, à mon projet sur ce continent.

J’ai demandé au pilote local s’il pouvait m’aider et il m’a proposé de me conduire jusqu’à mon AirBnB.

Trajet nocturne de Degrad des Cannes à Remire Montjoly.

On y était !

Quand je raconte cette histoire

Quand je rencontre de nouvelles personnes, qu’elles comprennent que je suis arrivé en Guyane sur un cargo, elles sont souvent étonnées.

Ce à quoi je m’attends plus ou moins, car c’est assez peu commun.

Les gens sont parfois curieux et demandent des détails, combien cela m’a coûté, combien de temps cela a pris et pourquoi j’ai choisi de voyager de cette façon.

Eh bien, selon la situation, il y a plus ou moins le temps de répondre.

En ce qui concerne le prix, je leur dis que ça coûte un peu plus de 2200 € (2600 $) et certains sont choqués.

Parce qu’ils comparent à un billet d’avion classique (disons entre 500 €/$ et 700 €/$ pour un aller simple) ; alors je calcule avec eux :

  • Transport
  • 17 nuits et 18 jours à bord avec :
    • Hébergement
    • Service à bord
    • Escales
  • Et surtout : l’expérience de vie, à mon avis c’est inestimable

Ensuite, ils changent souvent d’avis 😉

Une autre chose qui nous concerne aussi, c’est le coût carbone de ce type de voyage. J’écrirai probablement sur ce sujet plus tard car c’est assez difficile à évaluer.

Site Web CMA-CGM

Suivez le lien si vous souhaitez obtenir des informations à la source sur le site Web de l’entreprise.

Dernier mot

Vivre c’est rêver aussi.


Sisi. Serieusement.

Lors d’une conversation avec un ami de longue date, que nous avons eu il n’y a pas si longtemps, je lui expliquais avoir acquis la conviction avec le temps qu’il faut s’autoriser à rêver. C-à-d ne pas borner nos envies, désirs … à ce qui serait raisonnable ou concevable.

Mais lui ne voyait pas les choses de cette manière, et même il était tout à fait hermétique à cette idée.

Tellement que cela m’a surpris mais aussi rappelé que bien souvent les idées les moins partagées sont les moins partageables, dans le sens ou ce ne sera pas entendu d’avance.

Si on m’avait dit il y a 3/4 ans que j’allais vivre cette aventure ; j’aurais pensé « ouaih ça peut, pourquoi pas, faut voir » parce que j’étais déjà engagé à l’époque sur un autre chemin.

On me l’aurait dit il y a 10 ans je ne l’aurais pas du tout crû possible.

Pourvu que ça dure !

Je garderai des souvenirs merveilleux de cette traversée. Et je ne regretterai jamais de ne pas avoir voyagé sur un bateau de croisière.

Avec moins de distractions, on a le temps de souffler, de faire une petite pause.

J’ai le sentiment que j’étais un voyageur très privilégié sur ce cargo et j’espère en avoir donné un bel aperçu.

Peut-être même cela vous donnera l’envie d’embarquer.